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“Dans la Rédac” de PUB avec Marine Dehossay

💡 Quotidien, radio, télévision, presse lifestyle, sports, économie, judiciaire, people, etc. "Dans la Rédac", découvrez l’envers du décor de vos médias préférés…  Toutes les deux semaines, nous allons à la rencontre de celles et ceux qui, chaque jour, font parler des autres et couvrent l'actu : les journalistes ! Leur quotidien, la conception qu’ils ont de leur métier, leurs anecdotes les plus folles, leurs parcours, le futur des médias… Vous saurez absolument tout ! 🤯

Pour le huitième épisode de « Dans la Rédac »,  nous sommes allés à la rencontre de Marine Dehossay, journaliste indépendante chez PUB Magazine, spécialisé dans le marketing, la pub, la communication et les médias. Son statut d’indépendant, la liberté de voguer entre différents sujets, un avenir placé sous le signe des médias spécialisés, les stratégies à mettre en place pour se réinventer en tant que média et pérenniser son audience, etc., elle nous livre sa vision, son quotidien et les enjeux du journalisme de demain !

Ton premier contact avec le journalisme, c'était quoi ?

Ça a commencé quand j’étais toute petite. J’avais envie d’être rédactrice en chef d’un magazine de mode. J’avais même fait une maquette d’un magazine idéal qui s’appelait « Fiction ». Peut-être que je le lancerai un jour, mais je vous rassure, ce n’est pas en préparation pour l’instant ! 

Au fil du temps, ce rêve s’est un peu estompé mais je suis revenue vers le journalisme après les secondaires ! J’ai commencé des études en communication à l’Université de Liège pendant un an, mais je m’ennuyais tellement que j’avais l’impression de prendre la poussière. Je me suis donc réorientée et j’ai suivi mon frère à Saint-Luc à Liège où j’ai fait des études en publicité.

J’ai ensuite voulu retourner vers le journalisme. Je me suis inscrite à l’ISFSC… où je me suis aussi ennuyée pendant 6 mois. J’ai donc décidé de passer le reste de mon année en stage chez ELLE Belgique et dans une petite boîte qui encadrait les projets des femmes entrepreneuses. Ce sont vraiment ces deux expériences qui ont contribué à façonner la journaliste que je suis actuellement. 

Suite à ça, je voulais à tout prix rentrer dans la vie active. J’ai donc trouvé un job alimentaire dans un petit magasin de vêtements. En parallèle, j’écrivais pour « Boulette Magazine », le webzine le plus lu à Liège. Un jour, la rédactrice en chef m’a annoncé que PUB avait besoin d’une journaliste en freelance : je n’ai pas attendu une seconde et j’ai quitté mon travail de salariée pour me lancer pleinement en tant que journaliste indépendante. 


C'est quoi pour toi la définition du journalisme ? À quoi sert un journaliste en 2024 ?

Le journaliste n’a jamais été aussi important qu’aujourd’hui. Je pense qu’on souffre malheureusement d’une image ambivalente. On est considérés comme très utiles par certains et on est détestés par d’autres.
Il y a de plus en plus de gens qui ne font plus confiance aux médias. Notre rôle est de justement de redonner confiance au public en essayant d’être sincère, d’être juste, en arrêtant de faire des titres paparazzis et en multipliant les médias spécialisés qui ciblent de moins grosses communautés. Je pense que l’essentiel est de revenir à l’humain. C’est ça notre rôle en 2024.

Quel est le quotidien d’une journaliste indépendante et quels sont les principaux avantages et inconvénients de ce statut ?

J’ai la chance d’avoir PUB comme principal gros client et je travaille chaque jour pour eux. Ça me permet d’avoir un salaire mensuel assez fixe tout en ayant cette casquette d’indépendante qui me permet de sortir du milieu de la publicité en découvrant d’autres choses, notamment chez Forbes, chez Boulette Magazine ou chez ELLE. En revanche, je suis consciente que, pour certains, c’est compliqué économiquement parlant. C’est beaucoup d’incertitude et de stress, mais c’est aussi très dur de faire sa place, de se distinguer, de courir quotidiennement après les clients ou même de gérer toute la paperasse. Personnellement, je pense garder cette casquette encore très longtemps, car elle me laisse énormément de liberté et c’est ce dont j’ai besoin pour être pleinement heureuse. 

Quelle est la particularité de PUB et comment sélectionnes-tu les différents sujets que tu décides de traiter ?

Notre particularité et notre force est qu’on est un média B2B spécialisé dans la communication, le marketing et la publicité. On a une communauté composée de différents acteurs de notre secteur (agences de communication, régies publicitaires…) qui se sentent pleinement concernés par notre média, donc les informations qu’on traite sont censé intéresser tout le monde dans notre cœur de cible. Puis, ce sont également eux qui font vivre PUB, puisqu’ils nous envoient des communiqués de presse qui annoncent leurs actualités. 
Au-delà de notre site web, nous avons aussi 4 magazines papier par an. Le processus est toujours le même : on définit un thème principal, on sélectionne les contenus qui collent avec le thème et avec l’actualité du moment, et surtout, on intègre des intervenants qui ont une plus-value à apporter. 

PUB est un média qui s’adresse de plus en plus aux étudiants. 
Pourquoi ce choix et qu’est-ce que le média met en place en ce sens ?

Cela fait 2 ans que l’on conscientise que nos prochains lecteurs sont actuellement étudiants, donc on essaye de se rapprocher d’eux. Quand j’ai commencé à travailler dans ce secteur, j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de sujets qui n’étaient pas assez vulgarisés. Avant que je rejoigne PUB, avait été lancé la rubrique « New Kids In Town » où le but est de mettre en lumière les nouvelles recrues des différentes boîtes du secteur. Comme il fallait être compris par un maximum de gens, on a également créé notre newsletter « PUB4SCHOOLS » dans laquelle on recense du contenu susceptible d’intéresser les étudiants dans les secteurs de la communication, du marketing et de la publicité. 
Dans un tout autre registre, nous avons aussi le JOB DAY, un événement où on réunit les étudiants et les entreprises. C’est clairement avec ce genre d’initiatives que l’on pérennise le média. 

C’était quoi ton meilleur sujet ?

De façon générale, j’adore mettre en lumière des personnes qui mériteraient d’être connues. C’est vraiment ce genre d’articles dont je suis la plus fière, mais plus précisément et plus récemment, je suis fière d’un article dans lequel j’explique les relations entre les annonceurs, les auditeurs et les agences médias et dans lequel j’aborde la complexité du marché publicitaire en Belgique. 

À quoi ressemblera ton métier en 2030 ?

D’un point de vue purement personnel, j’aime tellement avoir plusieurs casquettes que je pense que dans 5-6 ans, je continuerai d’explorer, de me spécialiser et de faire plein de choses totalement différentes.
D’un point de vue plus général, j’imagine que l’avenir sera à la presse spécialisée, pour répondre aux besoins d’une audience qui recherche à être comprise par les médias. En revanche, il y aura toujours besoin de la presse généraliste qui se devra d’être tout aussi juste et vérifiée qu’elle l’est maintenant.

On se donne rendez-vous dans deux semaines pour découvrir le prochain épisode de "Dans la Rédac" avec un•e journaliste belge emblématique !