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“Dans la Rédac” de RTBF – Liège avec Nora Khaleefeh

💡 Quotidien, radio, télévision, presse lifestyle, sports, économie, judiciaire, people, etc. "Dans la Rédac", découvrez l’envers du décor de vos médias préférés…  Toutes les deux semaines, nous allons à la rencontre de celles et ceux qui, chaque jour, font parler des autres et couvrent l'actu : les journalistes ! Leur quotidien, la conception qu’ils ont de leur métier, leurs anecdotes les plus folles, leurs parcours, le futur des médias… Vous saurez absolument tout ! 🤯

Pour ce dixième épisode de “Dans la Rédac” (déjà !), nous avons discuté avec Nora Khaleefeh, responsable de rédaction des bureaux de Liège de la RTBF. Des particularités d’une rédac locale ; son lien avec les bureaux régionaux, la répartition des infos entre la radio, le web et la tv ; son reportage en marge de la guerre en Syrie, etc, Nora nous livre tout sur son parcours !

Peux-tu nous raconter ton parcours ?

Ma première accroche avec le journalisme, c’était la télé dans la cuisine de mes parents. Ils étaient vraiment intéressés par l’actualité et j’ai été biberonnée au JT de la RTBF. Au moment de choisir mes études, je ne savais pas vers quoi me diriger. Étant intéressée par plein de choses, mon père m’a fait réaliser que le métier qui se prêtait le plus à cette curiosité, c’était le journalisme. Ça a directement été une évidence et j’ai rapidement trouvé ma voie dans l’audiovisuel.

La RTBF était le Graal, je voulais vraiment y bosser. J’ai commencé à la rédaction de Liège, pendant 5 ans. Ensuite, j’ai eu l’opportunité de rejoindre la rédaction de Reyers, à Bruxelles, en tant que journaliste et ensuite en tant qu’éditrice du JT. Après 10 ans, je suis retournée à Liège au poste de responsable de la rédaction : Liège, c’est ma ville, ma province. Il y a de l’actualité à revendre dans plein de domaines !

La RTBF a différents bureaux régionaux. Comment ça fonctionne concrètement ?

Il y a la rédaction de Charleroi-Mons (Hainaut), Namur, Ottignies (Brabant Wallon), Luxembourg, Liège et Bruxelles. La rédaction de Liège couvre la province au sens large, donc Verviers, Huy-Waremme et Liège même. Nos journalistes habitent dans toutes ces localités, ce qui permet de faire remonter pas mal d’actualités.

Concrètement, on a beaucoup de réunions tous ensemble. D’abord celles qui préparent la semaine, en prévision. Chaque rédaction y propose des sujets. Chaque jour, on a aussi une dizaine de réunions d’actu quotidienne ! Dans l’intervalle, les équipes s’occupent soit de sujets prévus à l’avance, soit de sujets d’actualité de dernière minute. Ça dépend toujours des faits d’actualité, qui s’imposent parfois à nous. Quand c’est plus calme, on choisit nos sujets, on fait appel à nos contacts.



Et ton rôle dans tout ça ?

Je pilote la rédaction de Liège, sur toutes les plateformes (télé, radio, digital). Chaque jour, on a une grosse réunion pour faire le point et le tour des idées. On est sollicités par beaucoup de monde : les attachés de presse, les entreprises, les communes, les ASBL, nos informateurs, etc. Il faut faire le tri là-dedans et déterminer sur quelle plateforme ce sera le plus pertinent. J’ai un peu le rôle d’arbitre au niveau éditorial s’il faut faire des choix.

Avec ton équipe, tu fais autant de la télé que de la radio et du web. Comment tout ça s'articule ?

La radio et le web, c’est surtout pour les infos locales. Mais les informations de proximité peuvent également parler au plus grand public. On en parlera alors à la télé. Par exemple, des agriculteurs qui ne savent rien faire dans leurs champs à cause des fortes pluies, c’est un sujet qui parlera autant à Liège qu’à Namur, Arlon ou Bruxelles. On en parlera à la radio et en digital parce que c’est local, mais aussi au JT parce que c’est un sujet qui parle au grand public et qui touche tous les agriculteurs du pays.

Un sujet t'a t-il particulièrement marquée dans ta carrière ?


Un des sujets les plus marquants de ma carrière, c’est quand la guerre a éclaté en Syrie. J’ai été envoyée entre la Serbie et la Croatie pour faire un reportage. J’ai vu des colonnes immenses de personnes arriver, avec leur vie sur les épaules. Je n’avais jamais vu ça. Je pouvais voir leur détresse de quitter leur maison du jour au lendemain. Ce qui m’a le plus frappée, c’est de voir que ce n’étaient pas que des personnes vivant dans la misère qui quittaient leur vie en Syrie, mais aussi des personnes de la classe moyenne, des médecins, des avocats, des enseignants, etc. Ça m’a fait réaliser que demain, nous aussi, on pourrait y être confrontés.

Est-ce que l'actu liégeoise est différente des autres ?

Il se passe plein de choses à Liège. Le Liégeois est plein de créativité, toujours motivé de faire plein de choses, n’a peur de rien. Parfois, il s’illustre mal aussi, parce qu’il finit en cour d’assises (rires), mais ça amène pas mal d’actualités. On est dans un bassin sidérurgique, on a des festivals (les Ardentes et les Francofolies de Spa), beaucoup de projets dans les écoles, l’Université de Liège avec de grands chercheurs, un tram, l’aéroport, etc. Ça ne s’arrête jamais. Il y a toujours des Liégeois qui parviennent à faire briller leurs idées.

 

On se donne rendez-vous dans deux semaines pour découvrir le prochain épisode de "Dans la Rédac" avec un•e journaliste belge emblématique !