💡 Quotidien, radio, télévision, presse lifestyle, sports, économie, judiciaire, people, etc. "Dans la Rédac", découvrez l’envers du décor de vos médias préférés… Toutes les deux semaines, nous allons à la rencontre de celles et ceux qui, chaque jour, font parler des autres et couvrent l'actu : les journalistes ! Leur quotidien, la conception qu’ils ont de leur métier, leurs anecdotes les plus folles, leurs parcours, le futur des médias… Vous saurez absolument tout ! 🤯
Pour le cinquième épisode de « Dans la Rédac », nous sommes allés à la rencontre de Guillaume Guilbert, journaliste chez Tarmac (RTBF). De son rêve de devenir journaliste sportif à son arrivée dans le média urbain de référence en Belgique, revenons sur son parcours et sa conception de son métier. Interviews et portraits d’artistes, traitement et décryptage de l’actu avec Izi News,… Guillaume aborde avec nous les particularité de son travail chez Tarmac : parler aux jeunes mais aussi… les inspirer.
Ton premier contact avec le journalisme, c'était quoi ?
Évidemment, ça a été pendant l’enfance ! Mon père écoutait souvent Matin Première avec Jean-Pierre Jacqmin qui recevait un invité politique. Même si je ne comprenais pas grand-chose, j’ai le souvenir de m’y être intéressé. Ensuite, étant adolescent, j’ai été invité à assister au tournage de l’émission Stade 2 par un ami de mes parents, Alexandre Boyon. Il était journaliste sportif à France Télévisions et c’est exactement à ce moment-là que je me suis dit que c’est ce que je voulais faire. Mais je me suis vite rendu compte que le journalisme sportif était une profession avec beaucoup d’appelés et peu d’élus… Heureusement, grâce à mes études, j’ai pris goût à l’info générale et me suis tourné vers le journalisme plus « classique ».
À quoi ça sert, un journaliste ? Qu'est-ce que le journalisme, pour toi ?
On est l’intermédiaire entre l’information et le public. On est là pour raconter des histoires en transmettant les informations les plus justes possible. On doit être rigoureux et en quête de vérité, c’est très important. Il y a de plus en plus de personnes qui n’ont pas suivi la formation de journaliste, mais qui font du journalisme quand même. Certains ont moins de rigueur que nous, notamment sur les réseaux sociaux. Mais je ne vois pas forcément ça d’un mauvais œil, je pense que c’est complémentaire à ce qu’on fait.
Et puis, le public n’est pas dupe, il sait qu’il doit absolument multiplier ses sources d’infos pour être au plus proche de la vérité.
C'est quoi ton quotidien de journaliste ? Comment se passe une journée-type ?
Ça dépend, car je fais pas mal de choses différentes chez Tarmac ! Il y a principalement deux aspects qui ressortent.
Premièrement, c’est mon rôle d’éditeur pour la capsule Izi News où je suis plus dans un rôle d’encadrement avant et après l’écriture. Avec les animateurs, on sélectionne le sujet du jour et définit l’angle qui va nous permettre de nous démarquer. Ensuite, je leur fournis des articles ou des vidéos pertinentes sur le sujet. Une fois leur travail d’écriture achevé, j’interviens pour retravailler le texte si nécessaire. Et avant la diffusion de la capsule, je m’assure bien évidemment que tout est en ordre, que les informations sont correctes et que la vidéo peut être publiée.
À côté de ça, je produis moi-même du contenu, notamment des interviews d’artistes dans le cadre de leurs sorties de projets. Et dans ce cas-là, je dois évidemment écouter l’album, m’intéresser à l’invité (vie perso, carrière, discographie, etc.) et préparer les questions plus inspirantes pour notre jeune public (15-25 ans). Je suis convaincu qu’au-delà de la musique, les artistes qu’on reçoit peuvent apporter une vision voire même inspirer les jeunes qui nous écoutent.
Qu'est-ce qui fait la particularité de ton média ?
Tarmac est un vrai média dédié aux nouvelles générations et je pense que c’est assez unique dans le paysage francophone en Belgique.
On est à la fois sur les réseaux sociaux, sur YouTube, mais aussi en radio. Et en plus de ça, on est l’une des références en termes de musique urbaine en Belgique. Le rap est très écouté chez les jeunes, donc évidemment, c’était un choix stratégique au départ, mais on a développé une réelle expertise qui nous permet d’avoir des invités très intéressants, de véritables stars qui nous font confiance. Et le plus important, c’est qu’on a réussi à trouver notre public. Tarmac, c’est 744.000 followers sur TikTok, plus de 500.000 abonnés sur YouTube. Je pense que notre particularité, ce n’est pas seulement de vouloir parler aux jeunes, c’est de réellement leur parler ! Et c’est ça qui est beau.
C'était quoi ton meilleur sujet / reportage ?
J’ai un seul souvenir qui me vient en tête, parce que pour le coup, on a eu un réel impact.
Au moment de la sortie du morceau « Démons » d’Angèle et Damso, on a constaté que sur Virgin Radio, en France, le morceau a été playlisté, mais sans le couplet de Damso… C’est quelque chose qui nous interpelle, car on se dit que c’est clairement une atteinte à l’œuvre. On contacte alors les équipes de Damso, les équipes d’Angèle… et à chaque fois, on me redirige vers quelqu’un d’autre ! Je finis par discuter avec le directeur de programmation de Virgin qui me dit qu’il n’était pas au courant…
Quelques heures plus tard, il me rappelle et me dit que ça a été modifié ! C’est un souvenir qui me reste, parce que, dans cette histoire, c’est grâce à mon travail journalistique qu’on l’a remarqué et que cette radio a finalement décidé de changer son fusil d’épaule.
À quoi ressemblera ton métier en 2030 ? Qu'est-ce qui va changer ?
C’est une question très difficile… Je pense que notre métier sera toujours présent dans 5, 10 ou même 30 ans, même si effectivement, aujourd’hui, il y a un flux d’information en continu. Mais je suis optimiste ! Même si l’IA est un excellent outil, on aura toujours besoin de la rigueur journalistique et il n’y a rien à faire, cette dernière est humaine.