💡 Quotidien, radio, télévision, presse lifestyle, sports, économie, judiciaire, people, etc. "Dans la Rédac", découvrez l’envers du décor de vos médias préférés… Toutes les deux semaines, nous allons à la rencontre de celles et ceux qui, chaque jour, font parler des autres et couvrent l'actu : les journalistes ! Leur quotidien, la conception qu’ils ont de leur métier, leurs anecdotes les plus folles, leurs parcours, le futur des médias… Vous saurez absolument tout ! 🤯
Pour le quatrième épisode de « Dans la Rédac », nous avons eu l’honneur d’interviewer Caroline Fontenoy, présentatrice du JT de RTL-TVI. Entre la journaliste et RTL, c’est une longue histoire d’amour qui a commencé en 2006 ! Depuis, entre Bel RTL, RTL-TVI, la réalisation de reportages, la présentation de la météo, du JT de 13h et de 19h, de différents magazines ou émissions, Caroline a enchainé les expériences et succès. Rendez-vous dans les coulisses du JT et découvrons les particularités du métier de présentateur, ses enjeux, défis et difficultés.
Ton premier contact avec le journalisme, c'était quoi ?
Je pense que c’est dès l’enfance. À la maison, on regardait beaucoup les journaux, surtout ceux en France. J’ai énormément de souvenirs de Claire Chazal et PPDA (Patrick Poivre d’Arvor), parce que, généralement, on faisait le grand chelem à la maison : on commençait avec les infos belges puis on enchaînait avec les infos françaises. C’était les dernières émissions qu’on était censés regarder, donc ça marquait le moment où nous devions aller dormir.
Puis, plus tard, en plus de cet attrait particulier pour les médias, les présentateurs et les infos, j’aimais beaucoup la communication et l’art de manière générale. J’ai donc fait une licence en communication et, quand je retournais chaque jour vers mon kot, je passais devant Antipode (radio à Louvain-La-Neuve). Un jour, j’ai décidé de pousser la porte pour demander s’ils avaient besoin d’une stagiaire. J’ai eu une réponse négative, car l’équipe était déjà complète, mais quelques temps après, quelqu’un de chez eux est parti et j’ai donc eu ma place. Au début, je me réveillais à 4h, avant d’aller en cours, pour simplement aller observer comment ça se passait.
À quoi ça sert, un présentateur de journal ? Est-ce la même chose qu'un journaliste ?
Ce n’est pas fondamentalement la même chose, mais je trouve ça sain d’avoir d’abord été journaliste de terrain, car je comprends mieux les impératifs de mes collègues.
En tant que présentatrice, mon objectif, c’est de mettre le travail de toute une équipe en exergue, de rendre les choses intelligibles, de former un tout cohérent en faisant des liaisons entre les différents sujets, de répondre à un maximum d’interrogations avec des experts sur le plateau. En somme, mon rôle est de prendre les téléspectateurs par la main et de les accompagner, car RTL est avant tout un média de proximité.
Au niveau des compétences à avoir, c’est aussi un peu différent, car, certes, il faut aussi avoir une bonne connaissance de l’information générale… mais il faut aussi avoir des nerfs d’acier, une grande capacité d’improvisation. Le plus important c’est que tout paraisse calme sur le plateau… même si c’est le feu en régie !
Lorsque tu prépares un JT, comment ça se passe concrètement ? C'est quoi ton quotidien de présentatrice ? Par exemple, as-tu encore le temps de partir en reportage ?
C’est soit je fais un reportage, soit je présente le JT, parce que les deux dans une même journée, c’est littéralement impossible (rires).
Actuellement, je présente le JT 19h, mais ma journée commence bien avant. Le matin, je mets ma casquette de maman, tout en restant attentive aux infos grâce à la radio, aux sites Internet ou à nos groupes WhatsApp, puis je m’occupe de mes enfants. Je les conduis à l’école et je prends rapidement la route vers la rédaction. Souvent, on commence par une réunion pour savoir ce qu’on va mettre dans le journal du soir. On enchaine avec une autre réunion, mais cette fois-ci avec toutes les équipes. Et là, on décide de qui va s’occuper de quoi.
Ensuite, dans un monde idéal, je fais ma conduite en fonction de tous les sujets qu’on a choisis. C’est un peu le squelette parfait de ce qu’on imagine être le JT du soir, mais évidemment, elle change tout au long de la journée en fonction de l’actu, en fonction d’un reportage qui n’aurait pas abouti ou en fonction d’un invité qui s’ajoute ou se retire. Et puis une fois que celle-ci est faite, je me lance dans l’écriture de mon journal. Je suis en contact direct avec tous les journalistes de terrain pour être au courant de tout et, ce travail d’écriture, il dure jusqu’au moment où je vais me préparer, me faire maquiller… puis, c’est parti ! En gros, c’est une journée qui ne s’arrête jamais.
Qu'est-ce qui fait la particularité de ton média ? Ton JT se différencie-t-il des autres ?
On a cette volonté d’être vraiment proches des gens en traitant un peu de tout, mais notre défi au quotidien c’est vraiment d’apporter une plus-value. Le JT d’aujourd’hui n’est pas celui d’il y a 20 ans. Aujourd’hui à 19h, personne n’arrive vierge d’informations devant le journal. Tout le monde a lu une actu sur un site ou sur les réseaux sociaux, donc nécessairement, il faut qu’on amène une information en plus, un décryptage, des experts… tout en gardant ce côté intelligible pour que l’on soit compris par le plus grand nombre.
Qu'est-ce que ça fait de présenter ce qu'on considère comme le plus gros JT en Belgique ?
C’est avant tout une énorme fierté. Je suis vraiment fière de représenter tout le travail d’une équipe. Même si je ne pense pas souvent au fait qu’il y a autant de téléspectateurs qui me regardent, c’est aussi beaucoup de responsabilités. Quand on parle à autant de gens, il faut être à la hauteur.
À quoi ressemblera ton métier en 2030 ? Qu'est-ce qui va changer ?
C’est un énorme point d’interrogation, car on sent que notre métier est en pleine mouvance. Parfois, en exagérant, on se dit que c’est un hologramme qui présentera le JT à notre place. L’hologramme, lui, ne sera jamais malade, toujours là, en forme, bien apprêté et surtout, il coûtera moins cher. Mais j’ai toujours l’espoir que l’être humain apportera constamment une plus-value, même si l’IA brandit une certaine menace sur certains points.
Donc, en 2030, j’espère qu’on se servira de toutes ces technologies pour nous aider à mieux faire notre métier, notamment en gagnant du temps, mais surtout qu’on n’en n’oubliera pas les fondamentaux comme le fait de recouper l’information. Actuellement, tout va vite. Il y a parfois de fausses images qui circulent, notamment à cause de l’IA et c’est pour ça que l’être humain apportera toujours, selon moi, une plus-value au métier de journaliste. On en reparlera dans 10 ans !